Le protagoniste,
raconte son histoire et le narrateur qui l'écoute nous dit qu'il parle
"comme s'il devait épousseter chaque mot avant de le produire" P. 13.
Moi aussi, je
dois enlever la poussière à mon français si oublié.
La ravissante
histoire d'Ossyane Ketabdar commence au XXème
siècle quand on pouvait appeller les Turcs, Arméniens, Arabes, Grecs et Juifs
comme: "les cinq doigts de l'auguste main sultanienne." P. 49.
Art ottoman, Le Livre du Bonheur |
Ossyane est né en
Turquie mais après la famille s'est établie à Beyrouth. Il étudiait en France
quand la deuxième Guerre Mondiale a éclaté et alors il est devenu un héros de la résistance.
Son amour pour la juive Clara est, à la foie, sa joie et sa perdition parce qu'une
tornade allait s'abattre sur le Levant et:
"Clara et
moi étions déjà des victimes en sursis. Puis en quelques coups de griffe, la
laideur du monde nous a débusqués" P. 192
Presque à la fin
de leur vie les amants se retrouvent une fois encore à Paris sur le pont au
Change:
"Ses deux
bras s'élèvent aussi, lentement, comme les ailes d'un oiseau que se serait
longtemps déshabitué de voler" P. 298.
Une embrassade symbolique
aussi, dans une émouvante narration qui rennonce à la haine raciale et la
discrimination:
"Mon père
est turc, ma mère arménienne, et s'ils ont pu se tenir la main au milieu des
massacres, c'est parce qu'ils étaient unis par leur refus de la haine. Ce cela,
j'ai hérité. C'est cela ma patrie."
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